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LE PÈRE HUMILIÉ 699

��ACTE IV

Fin de janvier 1871. Une chambre dans un palais de Rome.

PENSÉE, debout, la main appuyée sur une table et aspirant l'odeur d'une grande corbeille de magnoliers qui est placée au milieu.

SCÈNE I SICHEL, PENSÉE

PENSÉE. — Que ces fleurs sentent bon ! elles m'eni- vrent ! C'est à peine si je puis les supporter. Leur odeur est si forte qu'elle me donne le vertige.

SICHEL. — Pourquoi les a-t-on laissées ici ? je voulais les faire enlever. Tout te fait mal en ce moment.

PENSÉE. — Non. Laisse-les.

SICHEL Va aidée à se rasseoir.

SICHEL. — Veux-tu que j'ouvre un peu la fenêtre ?

PENSÉE. — Oui. Laisse entrer ce dernier rayon si doux jusqu'à moi.

La couleur rouge du soir.

Laisse entrer Rome jusqu'à moi.

SICHEL entr'ouvre la fenêtre. Rumeur des cloches au dehors.

PENSÉE. — C'est l'heure de l'Ave Maria.

SICHEL. — Ces fatales cloches me serrent le cœur. Qu'est-ce qu'elles disent ainsi à coups pressés ?

PENSÉE. — Moi, je les aime, je les connais toutes,

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