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NOTES 117

J'ai goûté ce petit tableau de genre et ce paysage dessiné par Matisse; je me suis fort diverti à l'interview de M. Marcel Proust. J'ai moins aime qu'encore en proie à tant d'influences diverses et parfois directes, M. Paul Morand s'avisât de poser, sous forme d'une plaque indicatrice, un art poétique aux affirma- tions péremptoires et prématurées.

ROGER ALLARD

��PUISSANCES DE PARIS, — EUROPE, par Jules Romains (Editions de la Nouvelle Revue Française).

" Nous avons le grand bonheur d'assister au début d'un règne, au départ d'une série organique qui durera comme les autres des milliers de siècles avant le refroidissement de la terre ".

Cette phrase, trouvée dans le dernier chapitre de Puissances de Paris, me fait songer aux réflexions que dut faire le Hollan- dais qui découvrit le microscope, à la fin du XVI'"^ siècle. Est-il donc vrai que toutes choses commencent leur existence réelle alors seulement que le génie humain en prend une conscience précise ? Le monde des microbes date effectivement de Pasteur qui, le premier, a pensé avec cohérence ces organismes élémen- taires et les a, de cette façon, introduits dans notre univers à nous. A ce compte, la vie des groupes, considérés comme unités humaines supérieures, la vie des groupes débute en ce siècle, car c'est en ce siècle que l'homme prend notion des groupes et que les groupes prennent d'eux-mêmes une " con- science confuse ".

L'anthropomorphisme, qui nous est une " façon de figurer l'inconnaissable ", permet d'étudier la vie des groupes. Et voici d'abord les puissances de Paris, ces dieux encore informes et intermittents qui grouillent comme des larves dans le ventre de la grande ville, dans le ventre du plus grand dieu.

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