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NOTES 129

il semble bien que, sous la pression des transformations politiques et sociales, des sciences de la nature et de l'homme, l'huma- nisme ait évolué au courant du xix^ siècle en dehors des formes de la vie religieuse et qu'il ait perdu peu à peu son aspect classique et chrétien pour acquérir un aspect populaire et positif. Depuis 19 14 la France a peut-être appris davantage, en cinq années — et des vérités autrement précieuses, — qu'elle n'apprendrait en un demi-siècle de spéculation. Une intelli- gence installée dans le passé, trop timorée, trop peu soucieuse du vrai peut se demander si la guerre fut autre chose qu'un mauvais rêve, tenter de sauvegarder d'anciennes manières de penser et temporiser. Il n'importe. Car il est des consciences qui ont participé à la passion de l'homme. Celles-là savent maintenant que la communion de l'homme avec l'homme peut faire surgir des sentiments aussi irradiants que la communion de l'homme avec Dieu et donner à la pensée une vie nouvelle.

RAYMOND LENOIR

��SUR LA DEMOBILISATION DE L'INTELLIGENCE

M. Charles Maurras a publié dans la Minerve Française du 15 novembre un article sur Stendhal, qui doit figurer dans l'édition de Rome, Naples et Florence des Œuvres Complètes. Les vingt pages de ce Stendhal Contemporain sont, comme on pouvait s'y attendre, d'un maître écrivain. Mais je ne veux pas faire de critique littéraire ; je porterai seulement attention à ceci que M. Maurras pose, avec la netteté impérieuse de son génie, le problème angoissant sur lequel, avec des inclinations et des pensées différentes, nous réfléchissons depuis quelque temps ici, et qu'à cette place même Michel Arnauld, Jean Schlumberger, Henri Ghéon, Jacques Rivière ont successive- ment traité avec des âmes de bonne volonté. Je tâche simple- ment de faire suite à cette bonne volonté. Apportons-la d'abord et la clarté intellectuelle, la vérité, viendront sans doute par

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