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l68 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

même dans l'énorme Biographie Universelle en 52 vo- lumes, à quelque nom que je regarde, je ne parviens à trouver la moindre indication sur l'origine maternelle d'aucun grand homme, d'aucun héros. J'y reviendrai.

Mon arrière grand-père Rondeaux de Montbray, con- seiller au Parlement de Normandie comme son père, était maire de Rouen en 1789. En 93 il fut incarcéré à St. Yon avec M. d'Herbouville, et M. de Fontenay, qu'on tenait pour plus avancé^ le remplaça. Sorti de la prison et de la révolution tout ruiné, il se retira à Lou- viers, où il tenta de se refaire, dans l'industrie, une fortune qui précédemment avait été belle. C'est à Louviers, je crois, qu'il se remaria.

Il avait eu deux enfants d'un premier lit ; et jusqu'alors la famille Rondeaux avait toute été catholique ; mais, en secondes noces. Rondeaux de Montbray épousa une protestante, Mademoiselle Dufour, qui lui" donna encore trois enfants, dont Edouard mon grand-père. Ces enfants furent baptisés et élevés dans la religion catholique. Mais mon grand-père épousa à son tour une protestante, Julie Pouchet ; et cette fois les cinq enfants, dont le plus jeune était ma mère, furent élevés protestants.

Néanmoins, à l'époque de mon récit, c'est-à-dire, au moment où remontent mes souvenirs, la maison de mes parents était redevenue catholique, plus catholique et bien pensante qu'elle n'avait jamais été. Mon oncle Henry Rondeaux, qui l'habitait depuis la mort de ma grand' mère, avec ma tante et leurs deux enfants, s'était converti tout jeune encore, longtemps même avant d'avoir songé à épouser la très catholique M^^® Lucile Keittinger.

La maison faisait angle entre la rue de Crosne et la

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