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230 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Les heures dont s"* effondre en cendre le mensonge^ Fous qui comptiez la yie au silence et V ennui Du jour au crépuscule et du soir à la nuit, J^ emplirai vos instants de gloires et de joie Four que P égr^nement radieux en poudroie^ Emhïïme véridique à soi-même d"* accord^ Des poussières de pourpre avec des sables d or !

C'était un petit café au plancher poussiéreux où je pénétrais chaque matin vers onze heures et que je ne quittais que le soir après le dîner ; j'y demeurais toute la journée durant, je peux bien dire, ne comptant pas pour absence les quelques minutes de l'après-midi employées à faire une centaine de pas à travers Matadi.

Ce qui me retenait chez Vito, c'était la physionomie de café pour port breton qu'avait la salle ; elle n'avait pas du tout l'air équatorial. Des réductions de voiliers et de barques de pêche étaient posées sur de petites corniches découpées à la machine ; ces bâtiments, tels des barques et des navires qui ont accosté, se suivaient sur une file à flanc de la muraille tapissée d'un papier bleu animé de la silhouette — à plusieurs centaines d'exemplaires — d'un vieux pêcheur vêtu d'un ciré et fumant sa pipe en suivant de l'œil une mouette ; un haut comptoir en faux ébéne orné de losanges en nacre supportait une énorme tire-lire en métal blanc ; des tables à tablette de marbre étaient alignées sur plusieurs rangs devant le comptoir placé parallèlement et tout proche de la muraille dont Vito se servait comme dossier aux instants qu'il présidait, de son réduit d'ébène nacré, les consommations des clients. Assis à ma table, moi, j'avais le visage presque dans le

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