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370 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

A ces traits, avouez que je réalise mon dessein, qui est de vous donner de l'estime pour Léonard.

Léonard a consumé ces dix dernières années dans un laboratoire qu'il a fait construire et qu'il entretient de ses propres deniers. Il a quelque mérite à cela, car il n'est point riche. Telle n'est pourtant pas l'opinion de ses con- frères qui, pour la plupart, préfèrent végéter dans les locaux de l'état et attribuer ensuite à la parcimonie de celui-ci la fréquence de leurs échecs et l'étriqué de leurs entreprises.

Mais je ne voudrais pas vous laisser croire que mon amitié pour Léonard et le goût que je ressens pour son caractère d'esprit entachent d'injustice mes jugements sur le reste du monde scientifique auspasien.

Léonard a ramassé l'essentiel de ses résultats en un ouvrage fort compendieux dont la lecture est passion- nante. J'ai eu ce mémoire entre les mains ; il comporte à peine deux cents pages. Il est intitulé: Mutations fonc- tionnelles rapides des éléments organiques différenciés. Ne vous arrêtez pas, je vous prie, à l'aridité apparente de ce titre : il recouvre des vérités nouvelles et tient en germe d'immenses espoirs.

C'est l'histoire de ce petit ouvrage que je vous veux raconter.

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��Léonard termina la rédaction de son mémoire en jan- vier dernier; voici donc bientôt dix mois. J'eus l'avan- tage de le rencontrer à cette époque et d'apprendre l'heureuse issue de ses investigations.

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