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MŒURS SCIENTIFIQUES EN AUSPASIE 377

un vieil homme persécuté. Peut-être qu'après l'élection... Mais non ! Ne parlez pas de moi, surtout à ce Scrùbe. Tenez, je vais vous faire passer par l'escalier des appa- riteurs. Vous avez vu Bourdonnet, ces temps-ci? Il ne vous a rien dit de moi ? Non ? Vous êtes sûr? Allons, au revoir, mon ami. Attention ! 11 ne fait pas très clair dans cet escalier.

Et Léonard descendit dans l'obscurité jusqu'à la porte basse, jusqu'à la petite grille, jusqu'à la rue abreuvée d'une pluie pulvérulente, opiniâtre comme l'espoir.

�� ��Ce fut tout pour ce jour-là. Ces premières visites jetè- rent Léonard dans un étonnement qu'il est bien inutile de vous dépeindre, bon ami, puisque vous éprouvez sans doute, à me lire, quelque chose d'analogue. Mais, je pense vous l'avoir dit, Léonard est une âme candide qui ne se décourage pas aisément. 11 n'eut donc pas une trop grande répugnance à surmonter pour aller, deux jours plus tard, frapper à l'hôtel particulier de M. Antoine Bourdonnet.

J'ai eu, plusieurs fois, l'occasion de rencontrer M. Bour- donnet dans la haute société auspasienne. M. Bourdon- net est un des esprit les plus remarquables de ce temps. II a consacré le meilleur de son âge à l'étude d'un petit ligament qui porte son nom, et que l'on rencontre, une fois sur cinq, dans les jointures du pied chez les indigènes de la Polynésie. Notre pays a voué une profonde grati- tude à M. Antoine Bourdonnet et l'a pourvu de tous les avantages, sièges, honneurs et prébendes que légitiment

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