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402 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Comme une odeur de moi qui me précède, au devant de moi va quelque chose qui avertit que je suis un vaincu, qu'on peut me traiter comme on veut, dans cette immor- talité de l'air...

Elle était là, j'étais là, nous étions seuls. Il est affreux que cette minute ait existé.

��LAMPE SOLITAIRE

— Et demain ? -^ C'est impossible. — Et après-demain, à une autre heure? — C'est impossible, je t'assure, je voudrais bien... je voudrais bien...

Elle allait, brillante de pâleur, sous les lumières des devantures, celle qui m'avait donné toutes ses choses non profondes, et qui ne me permettait plus rien.

« Douce, lui dis-je, je t'en conjure, si tu regrettes, si tu ne veux plus, dis-le, dis-le, tout vaudra mieux que cette attente et que cette torture. Dis-le, Douce, je t'en conjure. » Mais elle dit : « Je ne regrette rien. »

— Alors, si tu veux encore, demain ! Je ne peux plus attendre. Comprends-tu ce que c'est pour moi, ce doute qui depuis quatorze jours dure ? » Elle dit (avec sa voix de femme) elle dit qu'elle comprenait bien.

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