Page:NRF 14.djvu/410

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

404 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et elle retira sa main ! Et elle retira sa main I

«Sans faute,» dis-je d'une voix blanche, morte, qui ne demandait rien. « Sans faute », dit-elle, et disparut. La nuit put croire au parjure, mais mes genoux défaillants savaient que c'était la fin.

Personne ne vint le soir suivant. Des heures et des heures, dans la nuit, la brume, la froidure, plus altéré, les yeux plus grands qu'aux petits postes, j'ai inter- rogé la nuit dure et l'absurde espoir quotidien.

Demain ! criait l'espoir. Je revenais. Des jours, des jours, j'ai attendu, glacé, traqué, perdant ma vie par mille fissures. Demain ! Demain !

Deux fois dans des salons je l'ai revue, dansant parmi les dorures. Aimable fut sa mère. Nous avons dit quel- ques mots feints.

O péché, lampe solitaire, allumé et sitôt éteint! O l'inutile nuit de quatre heures, et les inutiles voitures, et toi, offerte et reprise, qui refusais et voulais bien !

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi une fois si jamais plus, toi qui montras que tu aimais ce bien ? Pourquoi cette promesse obscure,

O toi que j'ai perdue deux fois, et deux fois perdue en vain !

�� �