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RÉFLEXIONS SUR LA LITTÉRATURE 44 1

la barbe des grammairiens étonnés, fait précisément le contraire d'une liaison et rejette violemment à deux extrémités, deux tableaux opposés ! « N'y épargnez rien, grande reine, employez y tout l'or et tout l'art des plus excellents ouvriers ; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science sur vos plafonds et vos lambris : tracez-y de vastes et de délicieux jardins, dont l'enchantement soit tel qu'ils ne paraissent pas faits de la main des hommes : épuisez vos trésors et votre industrie sur cet ouvrage incomparable ; et après que vous y aurez mis, Zénobie, la dernière main, quelqu'un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison, pour l'embellir et la rendre plus digne de lui et de sa fortune. » Cet et d'antithèse paraît d'ailleurs aussi propre à La Bruyère que le et plastique de (7) et (9) à Flaubert. « Ces hommes si grands, ou par leur naissance, ou par leur faveur, ou par leurs dignités, ces têtes si fortes et si habiles, ces femmes si jolies et si spirituelles, tous méprisent le peuple, et ils sont peuple. » Je m'arrête ici. J'ai voulu donner seulement l'im- pression de ce qui, dans le travail du style tel que Flaubert le conçoit, relie ce travail aux directions profondes de la langue et à l'œuvre des maîtres.

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