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504 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

votre front pur et ce pli sévère au coin de la bouche ;

c'est votre « non », c'est votre « oui»,

le poids sacré de vos paroles :

je ne crains pas qu'elles s'envolent ;

vous tiendrez ce qui fut promis.

J'aurai tout de vous, sans rien prendre ; j'ai attendu et veux attendre

aussi longtemps que votre innocence qui m'aime — je le sens

si je ne le sais — ne se sera pas, elle-même,

vaincue, à force de regret.

Mais que dis-je ? elle est invincible et je m'en ferai le gardien de cette vertu charmante et terrible qui vous couronne si bien... C'est pour moi que je la conserve, rien ne m'est si cher à garder : la fleur doit survivre au baiser que ma tendresse lui réserve...

(Après un temps) Est-ce bien ainsi ? ne dites-vous rien ?

CÉCILE Vous songez trop à ce baiser, Valérien.

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