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NOTES 625

��Filles de l'opium, vous dont l'aube décente Rougit de voir le jarret nu, la main pressante.

Vieillesse, lendemain d'amour, tristes ébats... Sur les carreaux d'azur rampe la fleur du givre. Un arlequin caduc pLure. Est-il las de vivre ? Va, nous dormirons tous. Mais les lits, c'est plus bas.

��SOURCES D'ANATOLE FRANCE

M. Gérard-Gailly compare, dans la Minerve française (15 Février 1920), le « récit de l'huissier », qui est dans les Opinions de Jérôme Coignard, à une curieuse relation de L'unziême livre du Mercure de France.

Ce passage du 3fercure :

« On prit garde depuis que ses flancs (de la demoiselle Hélène Gillet) s'étaient abaissés, et on en fit quelques plaintes à la justi -e. Aussitôt le lieutenant-criminel ordonna quMle serait visitée par les matrones, qui demeurèrent d'accord qu'elle s'était délivrée il n'y avait pas quinze jours. »

devient, chez France :

« On prit garde ensuite que ses flancs s'étaient abaissés, et l'on en fit (le telles gloses que le lieutenant-criminel ordonna qu'elle serait visitée par î'es matrones. Celles-ci constatèrent qu'elle avait été grosse et que sa délivrance remontait à moins de quinze jours. »

Ainsi de suite. Mais M. Gérard-Gailly ne tire de ce rapprochement que des conclusions raisonpables, et telles que :

« M. Anatole France a eu recours à bien peu de sources. Et l'on sur- prend ici un coin de sa méthode. M. Anatole France est le plus curieux des écrivains. Mais sa curiosité furette plutôt qu' lie ne cherche. Et sa méthode, semble-t-il, est faite de ses seules d loctations. Il a rencontré, en flânant, une des sources qui traitent d'Hélène Gillet : cela lui a suffi. »

��(M, Victor Giraud, dont Brunetière disait qu'il avait rénové la critique littéraire, a fait une découverte plus inattendue. On trouve dans les Maîtres de l'heure (t. 2. p. 203), à propos d'Anatole France poëte :

« De grands lis pleins d'odeurs et de phosphorescences., lisons-nous dans la pièce intitulée : Vénus, étoile du soir. C'est la reprise insuffi- samment déguisée, du vers célèbre, du vers admirable de Baudelaire :

Nous aurons des lis pleins d'odeurs légères .. »

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