Page:NRF 14.djvu/801

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

UNE TACHE AU BLASON 795

GuENDOLEN. — Rcgardcz-le bien, Austin. Son amour est du vrai amour. Le nôtre est à refaire.

Tresham. — Asseyons-nous, Monseigneur.

La modestie accompagne toujours le mérite. Que moi, j'approuve tout en vous, quoique cherchant vos défauts avec un regard perçant, c'est quelque chose. Mais c'est à Mildred seule qu'il appartient d'accorder sa main ou de la refuser.

Mertoun. — Mais vous agréez ma demande ? Ai-je votre promesse, si j'obtiens la sienne }

Tresham. — Vous avez ma parole, si elle vous encou- rage. Je crois qu'elle le fera. Est-ce que vous avez déjà vuLady Mildred ?

Mertoun. — Je Nos deux domaines se tou- chent, vous le savez, le vôtre et le mien. J'ai souvent erré à l'aventure, poursuivant le gibier. Le héron levé au profond de mes bois a pu traîner son aile brisée à travers fourrés et clairières jusqu'à un mille peut-être dans vos terres ; ou bien un fauconneau mal dressé s'est enfui, et m'a entraîné à sa suite d'arbre en arbre sans que je prisse garde où j'étais... Et c'est ainsi que j'approchai, inaverti, de la Dame merveilleuse... Alors... oui, j'ai vu Lady Mildred.

Guendolen {A part, à Austin). — Voyez cette manière de se troubler parce que, la Dame ayant passé, lui ayant des yeux, il la vit... Vous, vous eussiez dit : « Tel jour je l'examinai, de la tête aux pieds. Il y avait du rouge là où il n'y eût pas dû y en avoir, à son coude par exemple, mais dans l'ensemble, elle me plut assez». Ah 1 perdez à l'avenir votre esprit critique î

Tresham. — Ce que je puis vous dire d'elle est dit en

�� �