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NOTES 909

règlement des dettes interalliées par la suppression totale de ces dettes. La France y trouverait un bénéfice de 700 mil- lions de livres et n'aurait pas à payer à ses alliés quatre fois plus qu'elle n'eut à payer à l'Allemagne en 1870. M. Keynes ne croit pas aux grandes dettes internationales. Il n'a pas tort. Cest seulement de l'oubli mutuel des créances que naîtra la solidarité entre alliés. En fait, tout le monde doit à tout le monde. C'est une base favorable pour élaborer un projet d'emprunt international de 200 millions de livres sans lequel on aboutira à l'effondrement définitif des changes, premier symptôme de la disparition du régime capitaliste, selon Lénine.

Tel est ce livre curieux, indépendant et académique à la fois, toujours brillant, souvent faux, singulier mélange de dogmatisme et d'amour des réalités, plein de vues pro- fondes et d'inexpérience politique. Il est, dans son ensemble, favorable à l'Allemagne et conçu dans un esprit d'ani- mosité envers M. Clemenceau qui le rend injuste pour la France. Mais il est indéniable que son influence est grande et va croissant. Il n'y a pas à l'ignorer. Il nous faut nous servir des armes qu'il nous donne. L'auteur reconnaît toute l'étendue de la dévastation "de nos provinces envahies à laquelle il ne saurait, dit-il, comparer l'état de la Belgi- que ; il demande pour elles la priorité dans l'ordre des réparations, la suppression des dettes interalliées et un prêt international : ce sont là des gages qu'il ne nous faut pas manquer de prendre à l'occasion et qui nous serviront utilement dans des milieux où nous ne comptons pas que

des sympathies. p. m.

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LE POÈTE RUSTIQUE, pzr Francis Jammes (MercuvQ de France).

(( La poésie anglaise, qui est en somme la poésie... » Je

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