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NOTES 479

pas à rejoindre flirt à la campagne. (A remarquer, que le mot flirt appliqué aune personne — « Shc is a flirt » : « C'est une coquette », — n'aura pas été connu en France.)

Lunch. Ce mot restera-t-il ? En tout cas, l'auteur devrait nous avertir que « lunch » est devenu vulgaire en Angleterre : dans les rapides de la Manche, lorsque l'employé du wagon-restaurant passe dans le couloir en annonçant : « Lunch readv ! » les Ano-lais sourient ; ce n'est pas à cause de l'accent avec lequel l'employé pro- nonce ce mot ; c'est parce que « lunch » est du dernier petit-bourgeois et tombe en désuétude.

Snob. N'a pas la même acception en français qu'en anglais. Si un Anglais me disait: « You are a snob », je me sentirais offensé, et, selon notre humeur, la con- versation pourrait finir désagréablement et la paix du Roi être violée. Au contraire, si un Français me disait : « Allez, vous n'êtes qu'un snob », je m'efforcerais de lui prouver très aimablement qu'il se trompe. Et même, à l'époque où je ne savais pas l'anglais, j'aurais été plutôt flatté. Il aurait fallu indiquer cette différence de sens. Du reste snob passera probablement à l'état d'archaïsme littéraire.

Signalons quelques oublis et omissions, comme celle de « ouate » (bien installé en France) ; et de « rag-time », qui a déjà disparu avec l'espèce de danses qu'il dési- gnait, et toute une série de noms propres anglais qui ont été substitués, — momentanément, espérons-le, — aux noms français déjà, et depuis longtemps, existants : Canterbury pour Cantorbéry, les Iles Scilly pour les Iles Sorlingues, etc. A ce propos il n'est pas déplacé, peut- être, de faire observer que, si nous disons et écrivons toujours « Cantorbéry » en parlant de la ville anglaise, nous disons et écrivons « Canterbury » en parlant de la ville néo-zélandaise, suivant en cela l'exemple des géo-

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