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6î6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

cessé d'ctre utilisables. Mais souhaitons qu'il tente sa pro- chaine expérience dans un cadre mieux approprié, d'où soit dès l'abord exclu tout soupçon d'esthétisnie. Les qualités de son dialogue n'y apparaîtront qu'avec plus d'évidence.

JEAX SCHLUMBERGER

LA DOULOUREUSE PASSION, par Anm-Cathe- riue Emmerich, avec bois gravés de Malo Renault, -(La Connaissance).

Ce n'est pas une révélation pour les fiimiliers des chefs- -d'œuvre mystiques. Mais ces fomiliers sont rares, même hélas ! chez les chrétiens. Du reste, en général il suffit qu'un ouvrage soit dit spirituel pour qu'un lecteur qui se respecte l'écarté dédaigneusement. Et je ne parle pas des critiques c|ui font profession de s'intéresser à tout, au mazdéisme, au brahmanisme, au « totémisme», mais devant l'art chrétien et la pensée chrétienne et à plus forte raison catholiques, se récusent formellement ! A l'endroit du catholicisme, les journaux, les revues, le lecteur moyen, le feuilletoniste se -conduisent comme si la littérature, ofliciellement laïcisée, ne devait avoir désormais aucune attache avec la religion du plus grand nombre des Français. On ne saurait donc assez •encourager des tentatives comme celle de la « Connaissance » qui s'efforce de mettre en circulation, par le moyen d'édi- tions soignées, tels extraits d'ouvrages mystiques de la plus haute valeur, enterrés jusqu'ici chez des éditeurs spéciaux et tout à fait inconnus du public. Pour commencer ils ne pou- vaient pas mieux choisir que la Doiilotiretise Passion de la -sœur augustine Anne-Catherine Emmerich. Dans la com- pagnie des auteurs mystiques, celle-ci, une des dernières venues, occupe une place quasiment unique, en ce sens que le pouvoir de « vision » qui se manifesta chez elle et qui, à lout le moins, mérite le nom de «génie », au lieu de l'en-

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