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« cette espèce de répugnance à la morale en lui comme en Barrès » ; il découvre les assises nationales et païennes de leur foi catholique.

L’article conclut ainsi : « Péguy est un combattant pour la France. Il a mené le combat charnel et il a mené le combat spirituel. Il a donné son sang pour la France comme les héros et les saints qu’il vénérait. »

En un résumé excellent, Curtius expose ensuite à quel point jusqu’ici a été fausse et incomplète l’image que l’Allemagne intellectuelle se faisait de la France contemporaine.

Les uns ne consentaient à y voir qu’esthétisme, décadence, érotisme, un mélange dont la vulgarisation a donné le « cabaret », cette tardive poussée viennoise et berlinoise du Chat Noir d’antan. Cette conception était surtout celle des littérateurs, « qui, dit-il, inventèrent l’atmosphère du café en opposition avec celle de la brasserie ».

Une autre partie du public que ses occupations mettaient à l’écart des actualités de la cuisine littéraire, tenait la littérature française pour un des composés les plus importants de toute formation intellectuelle et en général de toute culture humaine aboutie. Ils appréciaient de la France tout ce qui est étranger à l’Allemand. Quand ils lisaient des livres français ils ne voulaient pas que quoi que ce fût de germanique leur fût rappelé, ni rien percevoir qui leur fût parent. Ils voulaient se sentir enveloppés par la magie de la latinité La France de l’esprit comme la France de décadence, deux visions, aussi incomplètes l’une que l’autre, chacune contenant un aspect de la réalité française Toutes deux provenaient de la sympathie et de l’admiration Toutes deux ouvraient la porte d’un domaine des lettres françaises Elles ne devenaient dangereuses que quand elles prétendaient de leur angle insuffisant déterminer l’esprit total de la France

Une image nouvelle de la France ne pourra naître en Allemagne que quand un intérêt y sera disponible pour la nouvelle vie intellectuelle en France, qui dépassera celui d’un contact fugitif.

Le livre se termine ainsi :