Page:NRF 15.djvu/691

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VIE DE GUILLAUME APOLLINAIRE 685

Et pour les miits d'automne engage au Luxembourg Quelque tante à l'œil vif, à la mine éclatante Puisqu'il faut, pour camper en voyage, une tente. J'habite au Vésinet, huit boulevard Carnot.

Guillaume Apollinaire

P. S. Apporte le tonneau '. Viens toujours rue de la Pépinière.

Apollinaire y était employé de banque. Je « tour- nais » pour l'entrepreneur-comédien Barret, un peu las du Secrétariat de Vers et Prose, n'ayant pas les vertus de Paul Fort.

Guillaume ne se plaignait pas. Il redoutait comme une honte d'être plaint, ainsi qu'on voyait les meilleurs plaindre le pauvre Charles-Louis Philippe, piqueur des Ponts et Chaussées, inspecteur des étalages de mas- troquets « dans les septièmes arrondissements », qu'il pleuve ou grêle, et pour quel prix! — faible, malade.

Notre pauvreté se donnait des airs.

Guillaume passait pour gagner de l'argent à la Bourse. On en riait ! Si haut ! Comme ce soir où nous fûmes en loge au Nouveau-Cirque, avec un sou. L'ouvreuse nous adopta en quelque sorte. Mais Guillaume négligea cette sainte matrone pour faire de l'œil à l'écuyère.

Voilà des souvenirs bien médiocres, dira-t-on.

Hé quoi ! Ecrire cela, pas plus, d'Apollinaire ? C'est — qu'on y prenne garde — que tout cela est démodé au point d'atteindre au style.

I. Le jeu de tonneau du jardin de mes parents, à Chelles. Guil- laume affichait des prétcntioas à mettre dans la « grenouille » à volonté.

�� �