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158 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Seye::^-vous sons le toit du soyeux baldaquin.

Votre agile galant pousse le flot turquin,

Que borde l'amarante avec l'héliotrope.

Passe:^^ l'anneau de Lède et la bague d'Europe ;

Elles contempleront, d'un long regard glacé,

Leur astre fabuleux par le vôtre effacé

Et ce redoublement de faveur non-pareille.

Dont la jalouse Echo leur offense l'oreille.

L'image, évanouie aux bras de la foret,

Lentement s'évapore et soudain disparaît.

Et voici, bondissant du tertre ou de la roche,

Que ce peuple léger s'élance à votre approche,

Faons, hères et daguets, les biches et leurs cerfs.

Mille oiseaux pèlerins ont traversé les airs.

Egaux pour le plumage à ceux des Grandes Indes.

Les rangs, couleur d'aurore, en deux flèches se scindent :

Chacune joint sa rive ; d les deux à la fois

Semblent par le concert varié de leurs voix

De milk ruisselets la seule mélodie.

La raine, outrepassé le pant de Palladie,

Affligera le calme éclatant du bassin.

Mais quel est ce sanglot qui trouble votre sein ?

Que baisse:^-vou5 les yeux vers la nappe tranquille

Où se baigne le coips tremblant de la presqu'île ?

Ministres ingénus de quelque divin gré.

Nous allons abolir sur le glauque degré

De l'asile du Rêve et de la Solitude

Le désert des amants et leur désuétude.

��Accouplant le porphyre et le sombre portor,

La ronde des colonnes Hausse l'étroit cerceau d'une corniche d'or,

Que dou:^c urnes jalonnent.

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