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34^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAIS!!:

face à l'œuvre de celui qui repi'cndra ce beau problème du point de vue qui lui convient si expressément et auquel M. Mentré se déclare étranger. Le problème des générations paraît bien être par excellence un problème d'élan vital, analogue à celui des espèces et des individus. Les générations constituent le tissu même de la durée sociale, et s'il est peut-être dangereux Aç vouloir ramener la durée sociale à une durée psychologique, la réflexion sur le problème de la durée, la prise et la suite de ce problème dans son centre et dans son acte pourraient conduire à des résultats précieux. Mais cela sera sans doute tenté un jour, et il sera intéressant de voir si une méthode opposée à celle de M. Mentré mène à des conclusions très différentes ou bien à des conclusions analogues. Lui-même nous donne les siennes comme assez conjecturales et le problème qu'il soulève comme une première question sur un chemin où bien des découvertes sont possibles.

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��Ayant résumé par des analyses consciencieuses les travaux de ses prédécesseurs Dromet, Ferrari, Lorenz, M. Mentré place en lumière un certain nombre de faits sur lesquels ces auteurs avaient attiré l'attention, et que lui-même sait mettre au point de la façon la plus suggestive.

Pour lui la génération sociale existe, et il estime que l'his- toire présenterait plus de clarté et d'intérêt si au lieu de la divi- ser par siècles, par époques ou par règnes, on la divisait en générations. On m'a dit qu'à la soutenance il a été à ce sujet fort maltraité par M. Seignobos, et c'est assez naturel. Personne évidemment n'a un sens historique plus éveillé et plus juste que M. Seignobos, mais les professeurs d'histoire ne jugent pas que le sens pédagogique révélé par ses manuels soit à la hauteur de son sens historique. M. Mentré, qui est professeur à l'Ecole des Roches (un des laboratoires d'enseignement libre les plus inté- ressants qui soient en France) nous dit avoir obtenu d'excellents résultats en employant devant ses élèves cette méthode des générations. Elle a en tout cas l'avantage d'être très vivante, d'introduire à la fois dans l'enseignement l'idée de la relativité et celle du progrès, de montrer au travail dans la vie sociale des réalités dont les adolescents ont l'expérience dans la famille,

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