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BILLETS A ANGÈLE

��I

��Il me revient que la Nouvelle Revue Française déçoit nombre de ses lecteurs, de ses amis et des meilleurs. On attendait d'elle autre chose. « Je ne me console pas, m'écrit Michel Arnauld, de voir la N. R. F. renoncer à ce que son ancien effort avait si bien préparé : une révision des valeurs françaises — et des valeurs européennes — sans préventions d'école ni de parti... » Et de cela, je vous avoue que je ne me consolerais pas non plus, car j'estime que jamais ce travail n'a été plus utile. Mais d'abord, ce renoncement, si tant est qu'il soit réel, je ne crois pas qu'il soit volontaire ; je ne crois pas surtout qu'il soit seulement imputable au nouveau directeur de la Revue. Il vient surtout de ce fait, que nombre des premiers et plus actifs collaborateurs, ayant « évolué » durant la guerre, n'apportaient plus le même esprit à la critique de ces « valeurs » et qu'ils cotaient différemment. Pour ma part, ne les approuvant pas toujours, n'approuvant pas plus souvent Rivière, je me suis tu par grande crainte d'envenimer les débats auxquels la reprise de notre revue donnait lieu ; et soucieux, surtout, de ne point diminuer l'autorité de notre directeur, de la renforcer au contraire, je lui donnai du moins l'appui de mon silence. Il y avait à celui-ci d'autres motifs, que peut-être aujourd'hui je puis vous dire :

Quand j'abandonne à leur penchant naturel mes pensées.

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