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NOTES 223

sieur Bergeret. Il recherche les compagnies féminines, s'y plaît et y plaît, et il développe le lieu commun paradoxal avec finesse et agrément, surtout lorsque son ami le grec Périclès — réplique du commandeur Aspertini — lui tient tète. Il cite France, Anna de Noailles, Maeterlinck et Samain, en disciple reconnaissant.

M, de Bondy écrit en lettré, avec élégance, une élégance soi- gneuse, séduisante et agaçante à la fois comme une figurine de mode. Ses phrases sont autant de noeuds de cravate réussis, où les trouvailles de style sont piquées comme des perles, ni trop haut, ni trop bas.

Avouerons-nous que parfois un simple grain de mil eût bien mieux fait notre affaire ? BENjAmN crémieux.

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LE CŒUR DES AUTRES, par Gabriel Marcel (Les Cahiers Verts).

Je ne sais si Le public s'intéresse beaucoup à la psychologie particulière et aux déformations professionnelles des artistes. C'est possible. On peut, sans qu'il proteste, lui rebattre les oreilles de mille histoires sur les acteurs et les gens de lettres ; mais cela ne sufiit pas pour justifier la place exorbitante que les. artistes de tout poil tiennent dans notre littérature Imaginative. Ils formeraient, dans un recensement de nos héros de roman, un quart ou un cinquième de reff"ectif. Albert Thibaudet a fort bien montré, dans sa chronique de mai dernier, « les raisons pour lesquelles le roman intérieur du grand philosophe ou du grand savant, du grand poète ou du grand artiste, n'a jamais pu et ne pourra probablement jamais être réalisé pleinement » ; inutile de revenir sur ce point. Au reste M. Gabriel Marcel n'apporte pas beaucoup de conviction à tâcher de nous faire prendre son personnage pour un « grand » dramaturge ; il se contente d'en faire un auteur dramatique en activité ; et c'est déjà trop. Etrange signe de débilité pour notre théâtre contem- porain que ce repliement sur sa propre cuisine. Le public est dans la salle à manger ; il demande des mets bien préparés, et la simple politesse veut qu'on ferme la porte de l'office.

Mais enfin M. Gabriel Marcel n'est pas seul à la laisser ouverte

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