Page:NRF 17.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

X

Je ne sais quel est mon Dieu.

Le Mullali crie vers Lui : pourquoi ? Le Seigneur est-il sourd ? Il entend bien résonner les fines articulations d’un insecte qui marche.

Égrène ton chapelet ; peins sur ton front le chiffre de ton Dieu ; porte de longues guenilles tachées et voyantes ; si une arme de mort est dans ton cœur, comment posséderas-tu Dieu ?

XI

J’entends la mélodie de Sa flûte et je ne suis plus maître de moi.

La fleur s’épanouit sans que le printemps soit venu, et déjà l’abeille a reçu son message odorant.

Le tonnerre gronde, les éclairs brillent ; des vagues s’élèvent dans mon cœur.

La pluie tombe et mon âme languit après mon Seigneur.

Là où le rythme du monde tour à tour prend naissance et meurt, c’est là que mon cœur a atteint.

Là les bannières cachées flottent au vent.

Kabir dit : « Mon cœur se meurt de vivre. »

XII

Si Dieu est dans la mosquée, alors à qui ce monde appartient-il ?

Pèlerin, si Rama est dans l’image que tu adores, alors que se passe-t-il là où il n’y a pas d’images ?

Hari est à l’orient ; Allah est à l’occident. Regarde dans ton cœur, tu y trouveras à la fois Karim et Rama.