Page:NRF 18.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Î04 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAIS

îions environnantes à la prochaine fête de la circoncision. Pendant son absence, arrive chez lui Bissibingui, le Don Juan de la tribu. Il a déjà trompé Batouala avec huit de ses femmes. Quant à Yassiguindja, la neuvième, elle n'attend que « l'occa- sion favorable pour manifester à ce dernier la haine qu'elle a de lui ». Mais Batouala est jaloux, contrairement aux autres

��îîegres.

��Le possesseur habituel, nous apprend M. Maran, si on use de son bien, il suffit qu'on le dédomm;ige en poules, en cabris ou en pagnes du préjudice causé. Et tout est pour le mieux.

Malheureusement, il fallait prévoir qu'il n'en serait pas de même avec Batouala. Jaloux, vindicatif et violent, on pouvait être sûr que, malgré la coutunie, il n'hésiterait pas à supprimer ceux qui passeraient sur ses terres. Yassiguindja... était fixée sur ce point.

Pourquoi Batouala n'a-t-il pas sur ce point la même insrou- ciance que les autres Congolais ? M. Maran ne nous le dit pas.

Suit la description de la fête de la ganza ou circoncision. Fête obscène et volontiers sanglante. Le père de Batouala meurt d'y avoir bu trop de Pernod. On l'enterre selon les rites. Yassi- guindja accusée de l'avoir tué en lui jetant un sort propose à Bissibingui de fuir avec lui. Bissibingui temporise jusqu'après la saison des chasses. Il espère pendant une chasse tuer Batouala d'un coup de sagaie. Batouala nourrit le même projet. Le feu €st mis à la brousse : la chasse bat plein ; une sagaie frôle le corps de Bissibingui. C'est Batouala qui l'avait lancée. Une panthère jaillit de la brousse et ouvre d'un coup de patte le ■ventre de Batouala qui en meurt huit jours plus tard. Yassi- guindja et Bissibingui se marieront.

Pendant les fêtes de la ganza et les préparatifs de la chasse, les Noirs parlent entre eux des Blancs et se racontent des légendes. Le récit est encadré de descriptions du pays Con- golais.

Tel est, en cent cinquante petites pages, le « véritable roman nègre » promis à la page de garde, la « succession d'eaux-fortes » qu'annonce la préface et où M. René Maran « a poussé la cons- cience objective jusqu'à supprimer des réflexions que l'on aurait pu lui attribuer. »

Entre tous les sujets de « véritables romans nègres » qui s'offraient à lui : roman du clan primitif et de ses luttes intes-

�� �