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552 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

m odèle sur quoi tout le reste essaye de se conformer. Et ce modèle est, à certains égards, une réussite.

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��Ruiisque est tracée à l'américaine, par perpendiculaires et parallèles; la rue Gambetta s'en va, comme un trait de tire-ligne, du principal wharf jusqu'au jardin public et à la gare, ce qui fait environ huit cents mètres.

C'est une vraie rue, propre et parfaitement adaptée à l'unique fonction de la cité, qui est le stockage et l'embar- quement des arachides. Aussi, d'un bout à l'autre, la chaussée n'est-elle qu'une carapace, légèrement bombée, déciment épais, entretenu avec soin. Trois voies Decauville parallèles sont encastrées dans ce dallage, à la façon des voies de tramways dans le macadam des villes les plus brillamment civilisées. Chaque rue transversale se pré- sente avec sa même chaussée de ciment et son même Decauville. Les bifurcations des carrefours et leurs aiguil- lages sont nets et en assez bon état. Des voies de raccor- dement se détachent à droite et à gauche et vont s'engloutir dans les entrepôts des différentes sociétés. Les trottoirs sont bien établis ; ils présentent un jeu réduit de ces petits regards en fonte, à quoi se trahissent nos exigences et notre asservissement.

Nous remontions à présent cette rue. Les maisons qui la bordent sont proprement construites. Deux couleurs dominent dans les badigeons qui les recouvrent ; le lait de chaux, et un ciment d'une nuance havane assez ardente qui rappelle l'Italie.

Du côté du soleil, on abaisse de grandes toiles qui viennent s'assujettir à des anneaux scellés dans la chaussée ; elles embrassent ainsi le trottoir, et forment, par endroits, les amorces d'un chemin couvert, plein d'ombre et de soulagement. On s'étonne que les colons n'aient pas eu l'idée de doter toutes leurs maisons de portiques en maçon-

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