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VISION MÉMORABLE


J’étais dans une imprimerie, en Enfer, et je vis la méthode par laquelle est transmis, de génération en génération, le savoir.

Dans la première chambre, était un Dragon-homme, balayant les gravats à la bouche d’une caverne ; à l’intérieur, plusieurs dragons approfondissaient la caverne.

Dans la seconde chambre, était une vipère enroulée autour du roc et de la caverne et d’autres ornant celle-ci avec de l’or, de l’argent et des pierreries.

Dans la troisième chambre, je vis un aigle, dont les ailes et les plumes étaient d’air ; et il rendait l’intérieur de la caverne infini ; alentour, nombre d’aigles, pareils à des hommes, édifiaient des palais sur les rocs immenses.

Dans la quatrième chambre, des lions de flamme ardente tournaient furieux, et fondaient les métaux en fluides vivants.

Dans la cinquième chambre, des formes sans nom jetaient les métaux dans l’espace.

Ceux-ci étaient reçus dans la sixième chambre par des hommes ; ils y prenaient l’aspect de livres et formaient des bibliothèques.

***

Les géants qui amenèrent ce monde à son existence sensuelle, et qui depuis semblent y vivre enchaînés, sont véritablement les principes de sa vie et les générateurs de toute activité ; mais les chaînes sont les ruses des esprits faibles et soumis, qui ont pouvoir de résister à l’énergie ; selon ce que dit le proverbe — « pauvre en courage est riche en ruse ».

Ainsi, une portion de l’être est le Prolifique, l’autre portion le Dévorant : il semble au Dévorant qu’il tient le Producteur dans ses chaînes ; mais cela n’est point ; il ne