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372 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

îisme et un eudémonisme qui devaient trouver chez Gœtheleur plus haute expression. Le cas psychologique de Wilhelm Heinse se doit rapprocher de celui de nombre d'Allemands contempo- rains. Ce rapprochement aiderait à préciser une notion de laper- sonne morale différente de la nôtre, et curieuse.

Dans sa collection des Prosateurs étrangers modernes que dirige Léon Ba\algette, l'éditeur Rieder a publié une traduction des Sept Légendes de Gottfried Keller, avec avant-propos de Fernand Baldensperger , dont on se rappelle la jolie thèse sur le romancier zurichois. Reste à traduire les œuvres qui mettraient en lumière l'évolution actuelle de l'Allemagne ; nous ne dou- tons pas qu'elles ne trouvent place dans cette collection pleine de promesses.

A côté du Nietzsche de Charles Andïer, dont le quatrième volume est impatiemment attendu, signalons le Nietzsche de Bertram (Georg Bondi) ; ce n'est qu'un essai ; l'intérêt en serait menu après l'étude définitive du savant français, si Bertram ne posait des problèmes qui dépassent Nietzsche, s'il n'étudiait avec une intelligence déliée des questions comme celle du « devenir » et ne fouillait de vives lumières la pénombre où se plaît l'âme allemande.

Le Gervinus de Max Rycbner (Verlag Seldwyla, Berne) est lui aussi conçu sous forme d'essai. L'érudition qui a tendance à •s'alléger, se montre ici aimable, alerte ; les résultats seuls en sont présentés, et dans une langue qui témoigne que l'auteur a du tempérament, de la vivacité, de la grâce. La revue Wissen und Leben dont Max Rychner vient de prendre la direction, doit comme la Revue de Genève devenir un de ces observatoires d'où l'on dominera mieux le jeu de deux civilisations qui ne cessent de réagir l'une sur l'autre.

A son beau livre sur Marceline Desbordes- Valmore (Insel) et aux trois études sur Balzac, Dickens, Dostoiewski (Insel) (celle sur Dostoiewski, après Suarès, après Gide, est pleine d'aperçus ingénieux) Stefan Zweig vient d'ajouter un Verlaine ■en deux volumes, où se trouvent réunies la plupart des bonnes traductions. On regrette seulement de n'ypoint trouver celles de Stefan Georg.

Fran~ x Blei, Menschliche Betrachtungen zur Politik (Georg Mùller), Paul Ernst, Erdachte Gespraeche (Georg Mûller),

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