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Page:NRF 1909 11.djvu/19

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ÉTUDES 355

Le faux ou arbitraire est la fonction de la pensée toute seule. La notion de vrai, de réel, implique un dédoublement. Pour penser utilement, il faut, à la fois, confondre l'image avec son objet, et cependant être toujours prêt (vigilare) à reconnaître que cette identité apparente de choses très dissem- blables n'est qu'un moyen provisoire, un usage de l'inachevé. C'est parce que je les confonds que je puis penser à agir, et parce que je ne les confonds pas que je puis agir. Le réel est ce dont on ne peut s'éveiller, ce dont nul mouvement ne me tire, mais que tout mouvement renforce, repro- duit, régénère. Le non réel, au contraire, naît à proportion de l'immobilisation partielle. (Observe que l'attention et le sommeil ne sont pas très éloignés).

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��Dans le rêve, tout m'est également imposé. Dans la veille, je distingue des degrés de nécessité et de stabilité.

Je rêve d'un flacon d'odeur dans un carton violet : je ne sais qui a commencé. Est-ce le mot : violet, ou la coloration . Il y a symétrie de ces membres qui se substituent. L'un n'est pas plus réel que l'autre. Si je regarde (éveillé) ce papier de mur à fleurs, je ne vois, au lieu d'un semis isotrope de roses, qu'un ensemble de diagonales parallèles, et^^ ni éveille littéralement de cette figure

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