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JOURNAL DE LA VINGTIEME ANNEE 235

tonie. A 2 1 ans, l'esprit et le corps changent et veulent se formuler. Pour qu'il n'y ait pas souf- france à ce moment, il faut que le milieu s'appareille avec l'état d'esprit. Ce milieu doit être changeant, présenter quelques émotions, — l'attendu doit s'y compliquer d'inattendu, et de toutes ces vibrations le cerveau s'emparera, et les éléments épars, changeants, viendront s'ajuster au cerveau qui les dominera, et s'habituera par ce fait à un exercice de compréhension, (d'autant plus large que les vibrations changeantes s'accumuleront plus). Au contraire, donnez un milieu monotone; possession en est bientôt prise ; nul besoin de comprendre ne s'exerce bientôt plus, — tout effort est banni puisque tout émoi est banni, — donc arrêt de l'intelligence — et formulation des idées d'après un type unique. Il s'en suivra les idées étroites, presque fixes.

Ainsi, ce soir, Jean d'Ombre sentant couler cette monotonie à travers les nuances de son être, et n'ayant plus que l'histoire de son état interne pour s'intéresser, est tout en lui, avec, figée, la haine de ce qui l'entoure, une haine prise comme un pli. De là bondira donc plus haut encore sa colère, et elle se crispera dans un mouvement fébrilement fermé des maxillaires secondant sa moue bourrue.

Singularité : Vienne une parole lui disant de retourner à sa chambre après la soupe (car il baîlle

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