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454 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ser celui-ci sans l'examiner attentivement, d'autant qu'il est subtil et rédigé avec finesse.

J'y trouverai incidemment sans doute l'occa- sion de répondre à Michel Arnauld, sur quelques points litigieux, tout en étudiant l'attitude con- sciente de la jeune génération vers-libriste en face de la forme dont elle se sert.

MM. Georges Duhamel et Charles Vildrac font profession de modestie : ils ne se posent pas en théo- riciens. Il faut avoir longtemps cherché, éprouvé une théorie pour s'y emprisonner sans risque de diminution. L'œuvre d'abord : or, ils débutent. Aussi bien je n'attends de leur petit ouvrage rien de plus que l'aveu d'une "orientation" : dès les premières lignes ils me promettent pourtant davan- tage. " Un des caractères, disent-ils, de l'effort artistique contemporain est la tendance vers plus de dignité, plus de droiture, plus d'initiative." Et ils ajoutent: " Même parmi ceux qui admettent le vers libre (en note : vocable décrié avec raison) cer- tains n'en soupçonnent pas le mécanisme ". Bravo ! Mais si mécanisme il y a, quel est-il ?

A vrai dire, ils nous en proposent plusieurs : c'est leur manière de ne point théoriser. On sent qu'il va s'agir pour eux de justifier à la fois les poétiques les plus dissemblables. Dans les exem- ples qu'ils citent on trouve Jammes à côté de Vielé-Griffin, Verhaeren près de Bataille, Kahn, Van Lerberghe, Jules Romains, Paul Castiaux,

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