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SUR LA MORALE ET LA

PÉDAGOGIE DE MAURICE BARRÉS

Il n’est pas trop tard pour parler du discours que Barrès a prononcé sur l’enseignement primaire en Janvier dernier à la Chambre, d’abord parce qu’il traite d’un sujet toujours vivant, et en second lieu parce qu’une récente brochure d’un Bénédictin, Dom Pastourel, (qui, à le juger sur la culture dont son opuscule témoigne, mène au couvent de Erbalunga en Corse une belle vie méditative)[1] donne un prétexte pour essayer de définir et d’examiner l’éthique de Maurice Barrès.

Si Barrés n’était qu’un écrivain il y aurait quelque pédanterie à insister sur son système et à discuter vivement ses idées. Un écrivain à proprement parler n’a pas de système et si Gœthe lui-même, quelque incliné qu’il fût vers la philosophie, n’en eut point, rien de plus indécent, à plus forte raison, que de juger en théologien ou en spéculatif la première partie du Génie du Christianisme. Mais Barrès a trop le souci du style, de

  1. Egotisme et acceptation ; à quelle philosophie rattacher Maurice Barrès — par dom Pastourel.