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6lO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

on l'avouera, d'allumer en eux la " flamme " et de susciter F " élan " qu'ils doivent communiquer à leurs élèves. — Aussi bien, il faut s'entendre. La théorie de la race et la théorie de la religion se rejoignent mal chez Barrés lui-même. Est-ce vrai- ment la croyance catholique qui nourrit la civili- sation française ? Est-ce au contraire l'esprit fran- çais qui a choisi le catholicisme comme étant la religion la moins " virulente " pour parler comme Barrés lui-même, la mieux adaptée à ses besoins, et qui l'a disposée à sa mesure ? Le bon sens in- dique que c'est, selon Barrés, la seconde réponse qui est la bonne. Il est évident d'ailleurs que le catholicisme ne produit pas dans tous les pays les mêmes effets. La civilisation française n'est pas celle de la catholique Espagne ni celle de l'empire du Brésil. Dans une théorie nationaliste, c'est la race qui explique les caractères de la religion. L'esprit français peut donc survivre à la ruine de l'église où il loge. — Si, au contraire, on admet, avec les gens vraiment pieux, que c'est la croyance catholique, vivante, sincère, agissante, qui a créé les vertus françaises, il y a contradiction à demander aux instituteurs de se rallier à cette croyance par amour pour ces vertus, puisqu'au contraire c'est la vie de la première qui a suscité les secondes. Ou bien donc c'est la croyance catholique qui est le support de l'édifice français : il s'agit donc tout simplement de rallumer en France, chez les institu-

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