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LA MORALE ET LA PEDAGOGIE DE M. BARRES 6l*J

ce fragment que la brochure de Dom Pastourel porte en épigraphe " Pour faire que les membres soient heureux, il faut qu'ils " aient une volonté, et qu'ils la conforment au corps ". Sans doute, depuis le péché, le moi n'aime naturellement que lui-même. Et il lui faut un effort pour s'attacher à ce corps dont il est membre. Pourtant, et en dépit du péché originel, c'est par une naturelle tendance que l'égo- tisme se transforme en charité. Plus le moi est puissant, plus il est concentré, plus il aspire à se donner. " Le propre de la puissance est de proté- ger, dit Pascal" (fragment 310) — le propre de la richesse est d'être donnée libéralement. " La générosité, chez Pascal, comme chez Barres, est une fonction de la puissance : l'altruisme, un pro- duit de l'égotisme.

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��Voilà donc deux manières de rapprocher Pascal et Barrés. Il semble que, sous ces deux formes, ce rapprochement repose sur des confusions. On peut dire, en gros, que Barrés n'a pas compris Pascal, et que Dom Pastourel n'a pas compris Barres. — En premier lieu, rien de plus contraire à l'esprit de Pascal que de donner à son livre une signifi- cation étroite, et que de croire qu'une éducation particulière, ou telles manières déterminées de sentir soient nécessaires à l'intelligence de son

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