FERMINA MARQUEZ 647
XVII
Santos Iturria, à la rentrée des vacances de la Pentecôte, parut avec une physionomie radieuse. Il ne profitait jamais des vacances, et c'était un événement que de l'en- tendre appeler, un jour de sortie, au guichet du parloir. Lui-même semblait ne pas tenir beaucoup à ces congés ; ses équipées nocturnes en compagnie du nègre lui suffi- saient. Mais à l'approche des vacances de la Pentecôte de cette année-là, il avait tout mis en œuvre pour obtenir une sortie. Et il avait réussi à se faire demander par un jeune secrétaire de la légation mexicaine, qu'il avait connu à Montmartre.
Joanny Léniot voyait clair en lui-même ; il avait bien dit : son esprit était lent, et il ne comprenait pas les choses du premier coup. Même lorsque le lendemain de la ren- trée, Santos, l'ayant rencontré dans un couloir, lui eût dit : " Petit Léniot, il y a deux personnes que vous gênez bien, " il n'avait pas compris. Il fallait qu'il vît.
Et il avait vu.
— La chica sera ici dans un instant," dit Marna Doloré en accueillant Joanny. Il répondit d'une voix très calme :
— Oui ; elle est dans la charmille avec Iturria senior. "
— Ah vraiment ? " fit Marna Doloré, avec indiffé- rence. Pilar posa sur lui un de ses beaux regards de feu noir, sérieusement. Cette enfant savait-elle ? Elle avait peut-être pitié de lui. Il ne manquait plus que cela !
— Quand elle reviendra, dites-lui que je l'attends sur la terrasse. "
Il y monta. Quelques minutes plus tard, Fermina Mar- quez était près de lui. Il ne lui dit pas bonjour. Mais d'un
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