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NOTES 79I

table, que nous retrouverons, ne nous le dissimulons pas, dans tous les poèmes qui pourront suivre, que M. Romains suive un régiment, visite une fabrique, ou sans but se promène encore, — s'il ne veut pas renoncer à l'attitude, au procédé qu'il a choisi. Le milieu changera, qu'importe : l'ordonnance, l'accent, l'âme du poème dès aujourd'hui, avec la clé de l'unanime, nous la tenons. Désormais le premier venu peut écrire un poème " unanimiste. " Est-ce là ce que souhaite M. Romains ?

Je dis qu'un point de vue fécond, nouveau, correspondant à une ardeur profonde perd toute sa vertu s'il se fixe dans un système ; je dis qu'une poème lyrique — non pas dramatique ni psychologique, qu'on y prenne garde — peut naître, a failli naître, naîtra sans doute, du sentiment de l'unanime, comme tant d'autres naquirent du sentiment individuel ; mais je voudrais que celui-là, le plus limité, le plus pauvre ne fût pas exclusif de celui-ci. M. Jules Romains nous a mon- tré une personnalité trop forte pour que nous ne souhaitions pas qu'il se livre à nous tout entier. Il y a plus qu'un intellec- tuel en lui, quoi qu'il semble. Je ne puis pas douter que délivré de son système, il n'avance très vite vers un art aussi neuf que celui qu'il rêve, mais désencombré de raisonnement, d'abstractions et de formules, moins mécanique et plus divers. Quel que soit l'avenir social qui nous menace, rien ne saurait ruiner en nous le sens de la beauté, de l'harmonie, de la musique. L'idéal généreux de M. Romains ne perdra point à s'exprimer avec moins d'entêtement et de rage. Et il nous doit, à nous que séduisent sa fougue, son don d'images, sa rudesse, il se doit surtout à lui-même d'atteindre à l'euphonie un jour.

H. G.

��LA MISE EN SCENE DE CORIOLAN (Odéon).

J'ai souvent protesté, ici-même, contre les dispendieuses recherches de mise en scène par lesquelles Antoine essayait

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