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l'exemple de racine i8i

première conversion, après Phèdre y ^ fut de nature simplement bourgeoise, un simple embourgeoise- ment à la fois doré et médiocre, que le seul examen des tragédies sacrées devrait suffire à nous en persuader " de piano ". Comment n'être pas frappé et gêné de leur aspect et de leur caractère foncièrement anti-chrétiens ? Tragédies bibliques ; pire : juives ; implacables autant que l'Ancien Testament, sans un moment d'effusion sincère, là même où la douceur sensuelle du poète, comme épurée, eût dû trouver un neuf et naturel emploi. Des accents fades ou pompeux ? Une Esther faible et bêlante ? Cette Athalie^ aux proportions d'opéra, si belle d'arrangement, d'entente scénique — mais si dure ? ' Voilà les preuves de la conversion !... Voilà ses fruits ! Je ne puis admirer dans Athalie^ l'épanouissement chrétien d'une âme, le rejaillis- sement d'une nature impétueuse, dirigée par une force intime supérieure vers un but plus neuf et plus haut. Rien que la splendide " littérature " d'un esprit desséché qui prend le masque de la foi pour dissimuler sa défaite, et qui s'imagine créer encore parce qu'il garde en main le métier le plus sûr et le talent le plus prestigieux. Ni Athalie ne conclut chrétiennement l'œuvre de Racine, ni Phèdre à qui aurait " manqué la grâce "

' De la seconde, in extremis, je ne veux pas douter, mais elle n'intéresse pas l'œuvre.

  • Si courte de psychologie — mais c'est là une autre question.

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