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35^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

large que jamais, ce soir, je pense à toi comme à quelque chose d'immatériel et d'extasiant qui serait dans l'air. Je t'embrasse

Louis

XLIV

17 juillet 1898 Mon ami bien aimé, je ne sais même pas pour- quoi je ne t'ai pas écrit plus tôt. Il y a surtout de la paresse. Mais tu sais bien que ce n'est pas par indifférence. Il est certain que nous avons des moments de sécheresse de cœur. D'ailleurs il suffit d'un tout petit peu de chaleur ou de vent pour perturber notre pauvre machine. Ces jours derniers il est venu de tels soleils que mon esprit en était accablé et se couchait dans ma tête comme un pigeon pâmé. Les mouvements de mes pensées se faisaient avec autant de peine que les mouve- ments de mon corps. Voilà mon excuse, si tu en désirais une.

... Dis-toi toujours quand tu demandes un service à un écrivain qu'il ne te le rendra que s'il croit pouvoir en attendre un au moins équivalent de toi. En tout cas, soit pour se donner de l'im- portance à soi-même, soit pour le beau plaisir de dire du mal d'un confrère, il fera des fables là- dessus.

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