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l'art de m. HENRY BERNSTEIN 569

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��Les adversaires du théâtre de M. Bernstein ont élevé contre lui des griefs qu'il eût sollicités lui- même. Si l'on se hérisse dès l'abord contre un manque de style, une composition hâtive, un défaut de goût, une outrance des caractères, dont on aperçoit aisément qu'ils sont consentis, il faut rompre aussitôt les pourparlers. Armé de mal- veillance, on ne pénètre guère avant dans la compréhension d'une œuvre ; et les qualités aux- quelles prétend M. Bernstein s'accommodent fort bien de ces extrêmes ; la violence des contrastes, le grincement criard de certains frottements font partie de ses moyens. 1 faut ici un effort de plus de la part de l'auditeur cultivé ; qu'il sacrifie ses goûts et ses aversions ; un peu mieux encore : qu'il oublie sa culture, et sa morale s'il en possède une ; qu'il se laisse faire... Une fois dans cet état, on conçoit qu'il ne sera plus bien difficile à con- tenter ; pourtant, dans ce désordre des facultés de l'esprit qu'exige l'approbation de ce théâtre de geste, le sens critique peut avoir résisté. Nous le supposerons.

Combien certains ennemis de M. Bernstein eurent tort de ne point surmonter leur première répugnance ! Refusant de passer outre à des nou- veautés qui les incommodaient, ils se sont privés de découvrir les tares profondes, les vices irrémé-

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