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592 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

la connaissance d'un certain nombre de vieilles putains immondes, que je sache leur vie du jour et surtout celle de la nuit. Il faut que je visite le Dépôt, St Lazare, les hôpitaux. Si c'est possible, j'assisterai à la visite hebdomadaire des femmes en carte. Travail, travail ! Mon pauvre vieux, quand on voit certaines choses de trop près on est plein de douleur comme un chien. On est tout en larmes. On a des colères contre la Société et l'on devient anarchiste. Toi qui es heureux tu aurais honte de ton bonheur si tu contemplais certaines misères.

Ma vieille Maria me fournit des renseignements. Elle est une encyclopédie ambulante. Comme elle a une intelligence supérieure elle me fournit même des renseignements épatants. Je l'aime bien à cause de cela et, plus tard, quand je serai un vieux sénateur plein d'argent, je lui ferai une position.

Pour le moment je continue mon livre de l'enfant et sa mère. Mon gosse a un an, il est sevré, il sait déjà imiter l'âne, le veau, le mouton et la poule. C'est d'ailleurs un bel enfant. Mais il me donnera bien du mal en attendant sa majorité. Ah ! s'il était seulement au collège.

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