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886 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

il découvre à mesure les raisons toute fraîches de son admira- tion ou de son blâme ; il est encore plein de son étonnement premier. Mais il sait pourtant dominer sa réaction devant l'œuvre ; il ramène celle-ci à l'homme ; il tâche de cerner le domaine de l'écrivain tout entier. La forme d'article de revue lui laisse sans doute plus de marge ; mais il n'en profite pas pour se montrer diffus. A côté d'un excellent article sur la Porte Etroite, j'aimerais qu'on relut son étude vivante et juste sur le Dickens de Chesterton, celle sur Romain Rolland, et même son apologie de Tolstoï, discutable, mais généreuse.

H. G.

��POEMES par Pol Simonnet (éd. du Divan).

Je ne sais si les vers de M. Pol Simonnet font penser davan- tage à quelque écho affaibli des plus calmes poèmes de M. Henri de Régnier, ou si ce n'est pas à ceux de Charles Guérin. Cette poésie n'est ni personnelle ni hardie, mais aimable, élégante, souvent charmante et toujours soignée. On en peut citer comme exemple cette pièce intitulée Lilas :

On savait que d'un coup, autour de la maison,

Ce serait leur suave et brusque floraison !

Chaque arbre depuis mars prenait un air de fête.

Tous les jours un peu plus arrondissant sa tête.

Et comme n' attendant qu'un geste ou qu'un signal.

Le moment était pur, délicieux, vernal ;

Le bourgeon vert pointait et craquait à la branche,

Quand la première en fleurs fut une grappe blanche,

Justement éclatée au plus vieux des lilas.

Où l'on ne l'espérait, ni ne la guettait pas.

Les enfants, par des cris joyeux l'ont saluée.

Qu'elle était tendre aussi, brillante de rosée,

Légère sur le ciel et balancée au vent.

Qui la prenait parfois dans tm remous mouvant.

Si fort, que l'on craignait pour son thyrse encor grêle.

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