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114 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Plaît-il ? — Oui, oui, bien sûr que mon fonds est rem- boursé, et le matériel amorti, encore. Sans ça !.. — Vous permettez ? On me cause. — Ah ? Ha ? Hhah ! ? Eh bien, mon ami, il faut y courir sans traîner, et me secouer tous ces gens-là pour les faire sortir de chez eux. Est-ce qu'ils attendent qu'on leur apporte l'urne à domicile ? — Oui — Hé ! dites donc ! Pst ! Prenez une voiture, à nos frais — je m'autorise, n'est-il pas vrai. Messieurs ? — et allez me chercher les vieillards de l'asile qui n'ont pas voté. Allez, grouillez-vous. Bonsoir ! — Les réactionnaires le font bien. Pourquoi ne le ferions-nous pas ! — Vous dites ? — Bien sûr !

" Vous m'excusez. Il faut que je m'occupe un peu de tout aujourd'hui, le président est malade — comme par hasard — Vous n'allez pas me féliciter, n'est-ce pas ? Je ne voulais pas l'être. Mais ils m'ont bombardé vice-prési- dent. Et au fond je ne le regrette pas. Parce que dans ce pays-ci vous ne trouveriez pas un homme qui ait de l'initiative, un peu d'allant. — Et si on veut la Répu- blique, il n'y a pas trente-six moyens. Il faut se remuer. Ainsi, vous voyez 1 Vous ne vous attendiez pas à me trouver dans les légumes ? Ne dites pas non !

" Les amis ? Quels amis ? Ah, mes coreligionnaires ? — Eh bien, ils sont là tous. Davidow^itsch, vous l'avez vu ? Et Mayer, là-bas, le reconnaissez-vous ? Salmon, des Planteurs de CaïfFa est parti pour Bordeaux, mais c'est Yung qui l'a remplacé. Et les Galeries ont un nouveau directeur qui est des nôtres, Gugenheim. — Plaît-il ? — Weill ? Le professeur au lycée ? — Oh ! je ne le comp- tais pas, il y a belle lurette qu'il est parti. A la fin il faisait semblant de revenir à nous. Il avait reçu tant d'ava-

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