190 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
Ils saisissaient les tempêtes par la harhe^ à la nuque
les précipices neigeux^ et coupèrent, droit au cœur,
Vhorreur de F Alpe sublime,
et ils surgissaient, surhumains.
Ils étaient le tremblement de terre et P ouragan,
les éclairs et le nuage de sauterelles, et le fléau de la nielle,
ils étaient les fléaux de la joie : ils étaient la pluie du Déluge
et la Conflagration redoutée : la Force sans loi.
La Mort inscrit une ligne vacillante au long des neiges,
ou sous une brume glacée on peut suivre leur trace, à ceux
qui osèrent provoquer en ennemis, hommes, éléments
et les Dieux même. Ils étaient un composé du dieu et de la bête,
abhorré de tous. Mais, comment ils suçaient les mamelles
de la Destruction, en fils assoiffés,
la Destruction, dont les aigles bien plus féroces que leur oriflamme
noyaient de sang la terre torturée, — cela, la verte terre Va
oublié. Les jeunes générations joyeuses masquent son ressentiment : là où ses fils ont saigné, il y a une meule de gerbes. Oublieuse est la verte terre ; les Dieux seuls se souviennent éternellement ,• ils frappent sans remords, et rendent toujours coup pour coup. C^est à leur mémoire impitoyable quon connaît les Dieux.
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��Ils sont sur elle maintenant, ils emplissent ses oreilles,
et la France connaît les Dieux.
Ce sont eux qui la jettent dans la poussière devant la Force,
leur esclave, pour que la Force se repaisse du beau corps abattu,
qui naguère étincelait de grâce et de fierté ;
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