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290 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Et c'est en cela justement que consiste l'isolement volontaire de Patmore. " Retiré à l'écart de cette brillante compagnie. " Il avait supprimé toutes relations avec la Société, et ses amis étaient de choix, et non liés à lui par des intérêts communs. Il n'eut jamais de relations. Il accueillait les gens parce qu'ils venaient à lui ; puis, peu à peu, à mesure qu'ils prenaient leur place devant le public, Patmore laissait la vie le séparer d'eux. Les Pré- Raphaëlites arrivent à la gloire sans Patmore ; Tennyson illustre ne fréquente plus Patmore. Patmore est l'ami des temps d'obscurité et de début.

Cependant un premier fils lui était né dont Monckton Milnes fut le parrain (Milnes Patmore) et en 1850 naît Tennyson Patmore; puis en 1853 la fil^^ aînée, Emily Honoria. Cette même année il publia, chez Pickering, son second recueil de vers, " Tamerton Church Tower ", dont la dédicace, à Monckton Milnes, est datée du British Muséum. La publication passa inaperçue. Carlyle seul donna, par lettre, quelques louanges. Ruskin et les Brovi^ning demandèrent quelque chose de mieux.

Pourtant le poëme qui donne son titre au recueil ne manque pas de strophes qui sont du meilleur Patmore. Mais ce livre contenait bien autre chose : séparés du reste par une page de titre, il y avait deux courts poëmes, " Ladies' Praise " et " Love's Apology ", qui étaient à " Tamerton Church Tower " ce que la joie est à la gaîté. Or c'étaient là deux fragments du poème que Pat- more avait toujours rêvé d'écrire à la louange de la Femme et, par conséquent, du Mariage ^; poëme qui avait pris forme vers le temps de ses fiançailles avec Emily Andrews,

' Il disait en avoir reçu la mission à dix-sept ans.

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