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NOTES 379

de Mme d'Epinay plutôt que ceux des Liaisons Dangereuses.

Avec un peu plus d'intention dans la conduite et d'accent dans

les caractères, on se hasarderait à discerner dans Le Ton de

Paris, comme un faible et lointain crayon de la Parisienne de

Becque...

J. C.

REBOUX CONTRE CLAUDEL. — Dans le Journal du II Juillet, M. Paul Reboux écrit :

"Quand les initiés parlent de M. Paul Claudel, c'est en baissant dévotement le ton, en prononçant tout de suite le mot de génie, en faisant presque le signe de la croix. C'est pourquoi jai commencé la lecture de cet ouvrage avec la componction qu'on a pour entrer dans une église. J'ajoute qu'au bout de quelques pages ma tendance à la dévotion s'est dissipée. Ce n'est pas que soit confus le drame qui se passe entre M"' Sygne de Coùfontaine, le curé Badilon, le vicomte Ulysse-Agénor-Georges de Coùfontaine, le Pape Pie, le roi de France et le baron Turlure. Il est au contraire irrépro- chablement clair, puérilement clair. Certes, quand iL de Coùfontaine dit d'un chien: " Je lui ai appris à ne pas parler ", ou déclare : " J'ai un chapelet dans mon cœur à dire quand je ne dors pas, grain par grain, les têtes coupées de mon père et de ma mère et de tous les miens ", ou quand le baron Turlure affirme : "Ah ! c'était du sang que j'avais dans les veines et du sec, pas un pâle jus de citrouille, mais de leau- de-vie bouillante, telle qu'elle sort de l'alambic et de la poudre à canon, plein de colère, plein d'idées, et le cœur sec comme une pierre de fusil", on est un peu éberlué. Mais la plupart du temps les personnages prononcent, en une langue irréprochable, des paroles oiseuses. Un invincible ennui se dégage de cette œuvre prétentieuse et sans éclat. C'est du Villiers de l'Isle-Adam plat et terne, et de l'Ubu Roi triste."

L'auteur de Maison de Danses et de la Petite Papacoda toi- sant avec cette superbe aisance l'auteur de l'Arbre et de

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