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COVENTRY PATMORE 399

L'événement capital de sa vie allait avoir Rome pour théâtre : je veux dire, la conversion de Coventry Patmore au catholicisme.

C'est ici qu'il faut consulter cette Autobiographie, écrite, vers 1888, à la prière de sa troisième femme et du Père Gérard Hopkins, S. J. — Patmore cherche à y démontrer que, sans le savoir lui-même, sa pensée se dirigeait de plus en plus dans le sens de la doctrine chrétienne telle que l'église catholique romaine l'enseigne. Il se félicite d'avoir eu, à vingt-quatre ans, les devoirs d'une fonction publique à remplir, et les charges d'une famille à supporter : " J'avais six heures de travail par jour au Musée, et, pour porter mon revenu au chiffre nécessaire, j'étais obligé d'écrire encore pendant deux ou trois heures chaque soir pour les revues. Cela garda mon esprit, comme ma femme garda mon cœur, de ces excès successifs que j'ai décrits, et dès lors je fis, avec moins de hâte, plus de progrès."

Il lut beaucoup d'ouvrages de théologie. Plus tard, il s'aperçut que ses préférences allaient toujours aux ouvrages les plus catholiques. Il en vint même à penser, lorsqu'il se fut convaincu de la parfaite orthodoxie de Tke tAngel in the House — quelque temps après sa conversion, il crut devoir détruire cette oeuvre de son passé protestant, et brûla tous les exemplaires qu'il put trouver, rachetant à l'éditeur les invendus — il en vint à penser qu'il avait été, dès le premier éveil de la foi, catholique de doctrine et de cœur, sinon de fait.

La seule puissance qui l'avait retenu jusque là dans le Protestantisme, c'était son amour pour sa femme : " Je crois que, à partir de ma trente-cinquième année, ce qui

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