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LORD CHESTERFIELD 55 I

1748, écrivit un pamphlet pour la justifier, bien qu'elle eût produit peu d'impression si l'on en croit Horace Walpole. Georges II lui ofirit un duché, il le refusa mais lui promit en retour de ne plus foire d'opposition et il se retira dans sa jolie maison de South-Audley Street pour s'y donner enfin les loisirs et les plaisirs du spectateur.

Il s'était préparé une retraite à son goût et avait donné tous ses soins à sa bibliothèque et à son boudoir. La bibliothèque était garnie d'armoires en acajou à hauteur d'appui, surmontées de statues et de bustes qui lui rappe- laient ce qu'il aima toute sa vie : les hommes d'esprit et les jolies femmes ; des bronzes antiques, des urnes grec- ques, attirent les regards et les reposent par leur diversité; une inscription latine en lettres d'or rappelle les douceurs et les travaux de la retraite :

Nunc Tcterum libris nunc somno et inertibus horis Ducere sollicitae jucnnda oblivia vitac.

Le fenêtres donnent sur un magnifique jardin ; une porte secrète mène à ce joli boudoir dont il fait à un de ses amis la description : " La boiserie et le plafond sont d'un beau bleu avec beaucoup d» sculptures et de dorures ; les tapisseries et les chaises sont d'un ouvrage à fleurs au petit point d'un dessin magnifique sur un fond blanc. Par- dessus la cheminée qui est de marbre jaune de Sienne, force glaces, sculptures, dorures, etc. et, au milieu le portrait d'une très belle femme peint par la Rosalba... Ce boudoir est si gai et si riant qu'on n'y peut jamais bouder quand on y est seul. C'est im défaut aimable pour ceux qui aiment la bouderie aussi peu que moi. Mais en tout cas, il est facile de le réparer en recevant les gens maus-

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