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714 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Parlez souvent, mais jamais trop longtemps ; de cette façon, si vous ne plaisez pas, du moins serez- vous certain de ne pas ennuyer vos auditeurs. Payez votre écot, mais ne payez jamais pour toute la compagnie, c'est un des seuls points où les gens n'aiment point à être défrayés et où chacun soit pleinement convaincu qu'il a de quoi payer lui- même...

Prenez le ton de la compagnie où vous êtes, au lieu de vouloir le lui donner. Si vous avez de l'esprit, vous pourrez le montrer, plus ou moins, sur chaque sujet que l'on vous offrira. Si vous n'en avez point, il vaut mieux être sot sur un sujet imposé par d'autres que par soi-même.

{Lettre CXXXIV — 19 octobre 1748).

Quel que soit votre caractère, il sera connu et personne ne s'en fera une idée sur votre parole. Ne vous imaginez pas que rien de ce que vous pourrez dire vous-même couvre jamais vos défauts ou ajoute du lustre à vos qualités. Au contraire, il arrivera neuf fois sur dix que celles-ci y perdront de leur éclat, et que les premiers en deviendront plus frappants.

{Lettre CXXXÎV déjà citée).

Prenez soin que votre air ne soit jamais ni sombre ni mystérieux : non-seulement cela annonce un caractère fort peu aimable, mais cela vous ren-

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