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I034 l'A NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— C'est une lettre, dit M"" Frébault, que j'ai reçue ce matin du cousin Leclerc.

Elle aurait dû dire : mon neveu Leclerc. Mais " cousin Leclerc " fait bien mieux.

— Il ne va pas tarder à arriver : dans les premiers jours de juillet, à ce qu'il paraît. Il m'écrit de lui pré- parer sa maison.

Ce n'était pas pour M*"* Frébault un mince sujet de satisfaction que d'avoir, dans sa famille, un ingénieur qui gagnait beaucoup d'argent et frayait de pair, quand il venait ici, avec les plus gros messieurs de la petite ville.

Il écrivait aussi :

— Cette année je viendrai avec ma femme, et j'em- mènerai Louis.

— Alors, dit M""' Durand, vous allez le laisser partir ?

— Oh ! madame, vous n'y pensez pas ! C'est pour plaisanter, qu'il dit ça ! Qu'est-ce qu'il ferait d'un gamin pareil dans son " Couisslan " ?

N'importe : le grelot était attaché. L'on n'allait pas tarder à savoir que le Louis partirait avec son cousin.

— Tout-à-l'heure, dit M™^ Frébault, en venant ici j'ai vu les Cougny avec leur fameux cousin.

Dame, pour elle, il ne valait pas le cousin Leclerc ! Sans le connaître, elle l'avait en abomination.

— Et il paraît, dit M""' Durand..., à ce qu'on raconte,... moi, je ne sais rien de rien,... qu'il est venu pour jusqu'à la fin de l'été ? Moi ça ne me regarde pas, vous pensez. Comment est-ce qu'il est ? Vieux ? Jeune ?

— Je ne l'ai guère vu que de dos, mais il m'a fait l'effet d'être tout jeune. Ils ont dû arriver ensemble ce

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