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JULIETTE LA JOLIE 1^35

matin, parce que — vous ne le savez peut-être pas ? — ils sont allés au-devant de lui jusqu'à Avallon.

M™* Durand ne s'occupait que de ce qui la regardait. Mais elle savait que les Cougny avaient été chercher Ponceau à Avallon. Et patati, et patata ! M™' Frébault n'était pas pressée, M™' Durand non plus. Frébault s'occupait dans un de ses champs, Durand travaillait sur un de ses chapeaux. Il faut que les femmes se repo- sent de leurs soucis, des fatigues de leur ménage, mais leurs langues, par exemple, ne se reposent pas souvent. Une heure se passa. Tout-à-coup M"* Frébault s'écria :

— Tenez : regardez-les donc.

Marcelle et Juliette, Cougny et Ponceau traversaient en ce moment la grand'rue : on faisait voir au cousin la ville et ses curiosités qui consistent en une vieille tour que l'on appelle la Tour aux Loups.

— Elle n'a plus sa mine de papier mâché ! dit M™^ Durand en parlant de Marcelle. Ce n'est pas le travail qui la fatigue beaucoup. Quand on se lève à des midi !...

Est-ce qu'elle ne se paie pas une femme de ménage ? Regardez-moi donc ça ! Comme si elle aurait été désho- norée de prendre le balai et le torchon, et de faire sa cuisine elle-même ! Mais sans doute que ça lui aurait sali les doigts et abîmé les mains ? Ah ! malheur ! Est-ce qu'on ne dirait pas qu'elle est mariée avec le moutardier du pape ? Et cette vieille bête de Cougny qui la laisse faire tout ce qu'elle veut, et qui se garderait de la contrarier ! Alors vous comprenez qu'à mener une vie pareille elle engraisse, seulement c'est l'argent qui file de tous les côtés. Est-ce qu'on sait ce qu'elle faisait à Paris

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