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DANIEL DE FOE 15^

puis, brusquement, d'un grand effort, saisissant la clef, tu la tournes et la mets dans ta ceinture.

��II

��" Ladies et gentlemen, vous qui portez habit de drap et col de guipure, à qui conviennent le linon, le velours et la dentelle, voulez-vous acquérir de beaux tissus de France, des toiles de Lancashire et de Hollande ? Entrez dans la boutique du bon- netier de Foë; et, là, pour moins d'une guinée ou d'un souverain d'or, vous aurez richement de quoi vous affubler pour Noël qui vient. Vous, bourgeois obèses, tout rutilants de graisse et de whisky, marchandes qui voulez aller parader à Smith field pour la fête ; squires maniérés et coquets qu'agui- chent de minauderies les petites demoiselles de Waux-hall ; jolies filles qui faites, entre Saint-Paul et Cheapside, par le balancement de vos hanches et par le rire de vos yeux, la joie du cockney et du musard qui passent, voulez-vous acheter, pour moins d'un carolus ou d'un schelling d'argent, qui un mouchoir brodé, qui des manchettes, rubans, bas de soie ou ceintures ? Entrez dans la maison du bonnetier de Foë. Milords et Messieurs, entrez ! Le magasin du bonnetier est le mieux achalandé de tous ceux de Cripplegate ; et, pour chausser une jolie jambe, rajeunir une vieille tête ou donner un tour de grâce à la laideur, il n'y a

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